Les contextes culturels et artistiques placent souvent l’utilisateur dans des conditions de visualisation hors normes. Il peut être plus loin qu’à l’ordinaire, confronté à des espaces de visualisation bien plus larges, des conditions de luminosité ou de planéité (dans le cas d’image projeté) non conventionnelles. Les outils permettant à l’utilisateur d’être dans les conditions optimales de visualisation, dans la réalité terrain du contexte culturel, sont cruciaux. Cela implique, en complément du verrou précédent, d’afficher ce contenu de la meilleure manière, en tenant compte des conditions d’affichage ou de projection d’image (zone d’attention, de focalisation, rendu anamorphique), d’un rendu réaliste des contenus, ainsi que de l’utilisation optimale des informations pouvant être tirées de l’observation non instrumentée et non intrusive du comportement de l’utilisateur. Pour les reconstitutions historiques, le rendu doit être le plus réaliste possible compte tenu des connaissances sur les environnements d’époque (prise en compte des ambiances lumineuses antérieures à l’électricité). Les possibilités d’applications muséales sont là considérables.
Les programmes de recherche en sciences cognitives constituent une dimension essentielle des sciences du visuel, en particulier l’étude expérimentale de la perception et de la représentation des contenus visuels, ainsi que des comportements interactifs individuels ou en contexte social. L’approche expérimentale de la cognition visuelle concerne tout autant l’exploration des scènes naturelles, des images et des artéfacts visuels, que l’apprentissage en présence de contenus visuels innovants, notamment dans le cadre des nouvelles interfaces numériques et des environnements virtuels. Un défi important est donc, d’une part, de déterminer en quoi les nouvelles technologies modifient la cognition humaine, et, d’autre part, de caractériser comment nos connaissances peuvent influencer la conception et l’utilisation des nouvelles technologies.