Explorer les objets du quotidien

Coordinateurs :
Manuel Charpy, CR1 CNRS / IRHIS UMR 8529

Steeve Gallizia, INPI (Institut national de la propriété industrielle) SNA / Pôle archives numériques Paris et Compiègne (Hauts-de-France)

 

Résumé :
Le goût du public pour les objets du passé, et y compris industriels, pousse de plus en plus de lieux d’exposition – musées, lieux d’archives... – à présenter ces objets ordinaires qui font le paysage quotidien de la culture matérielle. Reste que dans l’immense majorité des cas, ces fonds sont inaccessibles, faute de dispositif pour les présenter au public, aux potentiels visiteurs comme aux chercheurs. Si quelques bases de données incluant des photographies des objets (Mucem, Musée du Quai Branly- Jacques Chirac, Victoria & Albert Museum... [voir ANNEXES]) ont été développées ces dernières années, cette médiation numérique est souvent minimale (le plus souvent une seule vue par objet, des métadonnées faibles, une impossibilité à observer les matériaux, l’absence de liens avec d’autres documents...).

Or, dans le même temps, l’histoire de la culture matérielle se développe pour les périodes modernes et contemporaines et qui cherche à mobiliser ces objets comme autant de documents au sens plein du terme. Dans ce cadre, à la fois d’une demande sociale et d’une demande scientifique, il semble pertinent de réfléchir à la médiation – exploration comme valorisation – numérique de ces fonds pour l’essentiel inaccessibles.

Un fonds paraît en ce sens exemplaire, celui des objets issus des dépôts de dessins et modèles et conservés scindés en deux parties aux Archives de Paris (pour les années 1850-années 1930) et à l’INPI à Compiègne (Hauts-de-France) (pour les années 1930- 1990). Il regroupe des dizaines de milliers d’objets des années 1854 aux années 1990, aussi bien des parapluies que des corsets, des chapeaux que des flacons de parfum, des jouets que appareils de photographie...

Il s’agit de concevoir à partir de ce fonds mis à disposition – l’accord est déjà donné par les deux institutions – des modèles de médiation numérique qui pourraient permettre d’exposer ces objets en ligne ou sur des supports numériques in situ et de rendre – par un accès sélectif ou non – ces objets exploitables par les chercheurs (historien.ne.s, ethnographes, professionnels des musées...).
À partir ce cas concret – et déjà infini par la diversité des objets qu’il propose –, il s’agit de penser plus largement des modèles qui pourraient être réexploités par des musées et des fonds d’archives. Ce projet voudrait être le lieu pour penser toutes les approches possibles des objets sans à priori techniques ni esthétiques qui font souvent de la numérisation 3D – pourtant peu mise en œuvre – le seul horizon possible.